Les technologies ou plateformes numériques font apparaître des compétences professionnelles, reconfigurent les pratiques et redéfinissent les contours des activités des acteurs et institutions de nombreux domaines. En politique, leur avènement a été associé à des discours préconisant un renouvellement de la démocratie via le rapprochement entre gouvernants et gouvernés et des formes inédites de participation politique. Toutefois, des études menées ces dernières années soulignent les limites de ces prémisses. Les recherches, qui s?intéressent entre autres aux inégalités sociales et cognitives des individus ainsi qu?à leurs appropriations et usages différenciés des outils numériques, mettent en évidence la pluralité de sens et de formes ainsi que le caractère parfois antidémocratique que les pratiques des internautes peuvent aussi présenter. En considérant l’environnement numérique comme un lieu où actions individuelles et collectives se construisent sur des frontières poreuses, ce projet vise à dresser une sociologie des usages politiques des médias socio-numériques à travers l?étude de cas des commentaires de citoyens québécois dans les espaces de communication numérique (Twitter, Facebook et Instagram) du Premier ministre du Québec. Embrassant une perspective
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transdisciplinaire, au carrefour des sciences de l’information et de la communication, de la science politique et de la sociologie des usages numériques, nous chercherons à analyser comment les actions des usagers traduisent des formes diversifiées de participation politique façonnées au gré des possibilités offertes par ces dispositifs. Cette recherche se focalise ainsi moins sur la façon dont les plateformes promeuvent la participation politique que sur les manières dont certains usages spécifiques peuvent la stimuler dans l’environnement numérique.